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Revue de presse

Les retraites, premier sujet d’inquiétude pour les Français selon le Crédoc

Le devenir de nos régimes de retraites nourrit un sentiment d’anxiété grandissante parmi la population. C’est l’un des enseignements saillants de l’enquête d’opinion réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), à la demande de la Fondation Terra Nova et de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN).
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Conduit auprès d’un peu plus de 2 000 personnes, ce sondage, dont les premiers résultats sont publiés en exclusivité par Le Monde, cherche à cerner les « regards sur la protection sociale et sur les politiques de solidarité ».

Le financement des retraites s’impose désormais comme le souci numéro un du corps social : 25 % des personnes interrogées le citent comme premier sujet de préoccupation et 22 % le placent en deuxième position, parmi une liste de neuf problèmes (équilibre de la « Sécu », garde des jeunes enfants, etc.). Soit un total de 47 %, contre 22 % il y a vingt ans. En 1995, d’autres thématiques mobilisaient davantage les esprits : le traitement de la pauvreté et de l’exclusion (63 %), la prise en charge des grands malades (29 %), l’indemnisation du chômage (23 %).

« Crispation »

Outre la pérennité du système, le montant des pensions versées cristallise, lui aussi, des inquiétudes et de l’insatisfaction. Aujourd’hui, 41 % des personnes sondées (contre 21 % en 1992) considèrent que les retraites « devraient être augmentées en priorité » si l’on devait diminuer une prestation sociale au profit d’une autre. Viennent ensuite les remboursements maladie de la Sécurité sociale (15 %), les pensions d’invalidité ou de handicap ainsi que le RMI-RSA (10 %). Les allocations-chômage ferment la marche (5 %).

« Le sondage met en évidence une crispation sur les retraites qui est plutôt étonnante dans la mesure où la situation des retraités ne s’est pas dégradée depuis le début la crise, commente Bruno Palier, directeur de recherche du CNRS au Centre d’études européennes (CEE) à Sciences Po Paris. Le sort qui leur est réservé en France est l’un des plus favorables, parmi tous les pays de l’OCDE. » A ses yeux, le fait que cette préoccupation monte « reflète une forme de repli de la société française, lui-même lié au vieillissement de la population et aux représentations, véhiculées notamment dans la presse, qui laissent penser que de plus en plus de retraités plongeraient dans la précarité ».

Lire aussi : Réforme des retraites complémentaires : l’impact des propositions du Medef et de la CFDT

Autre constat dressé par l’enquête : la population serait de plus en plus ouverte à l’idée de baisser certaines prestations, s’il fallait le faire pour en relever d’autres. Ainsi, 23 % des personnes interrogées accepteraient un tel recul pour le RMI-RSA (contre 11 % en 1992), 21 % pour les prestations familiales (9 % en 1992) et 14 % pour les prestations chômage (13 % en 1992).

« Changement de regard »

« Pour analyser ces réponses, il faut garder présent à l’esprit que depuis plusieurs années est martelée l’idée, fausse, que ceux qui ne perçoivent que des transferts sociaux gagnent mieux leur vie que les actifs et que la fraude aux allocations est massive,  souligne Bernard Schricke, chargé de mission national sur la protection sociale au Secours catholique. Ce matraquage amène un changement de regard. Il est plus facile de soutenir la thèse selon laquelle la responsabilité de certains individus est en cause plutôt que celle du système. »

Reste que les grands principes de base de notre protection sociale continuent de recueillir l’assentiment d’une très large majorité des personnes questionnées. Ainsi, 80 % d’entre elles pensent que la prise en charge des frais de santé doit rester un monopole de l’Etat. Bernard Schricke y voit « un vrai attachement à l’idée que cela doit rester un service public ou un service non lucratif ».

Quant aux modes de solidarité à privilégier, 60 % de la population mentionne la mise à contribution des hauts revenus pour venir en aide à ceux qui ont de faibles ressources. « On fait porter à notre protection sociale une fonction de redistribution qui n’est pas suffisamment endossée par l’impôt », observe Bernard Schricke. La solidarité des jeunes envers les personnes âgées apparaît en deuxième position. Bruno Palier regrette que le cas de figure inverse (le soutien des seniors en faveur des moins de 25 ans) ne soit pas envisagé dans l’enquête car « ce sont avant tout les jeunes qui sont en butte à des difficultés croissantes ».


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